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pratiques. En eet, même si toutes les
entreprises sont spéciques, les grands dés
qu’elles rencontrent sont souvent similaires
et le fait d’avoir à traiter des problématiques
comparables, permettent de gagner en délai
et en ecacité.
Vous exerciez précédemment les
mêmes fonctions en Europe. En quoi le
marché algérien est-il diérent de ceux
européens?
Les marchés sont tous diérents et se
ressemblent tous en même temps. Si
votre question porte sur les opportunités,
elles sont indéniables en Algérie. Si elle
concerne le climat des aaires, certes, le peu
d’informations nancières et une certaine
bureaucratie peuvent laisser penser qu’il est
très dicile de faire des aaires en Algérie.
Je pense que ce constat est amplié par le
phénomène que j’évoque, tel que l’absence
de bourse des valeurs dynamiques qui
pourrait constituer un «thermomètre» de
notre économie. Enn, il y a la question
du management des équipes. Je suis
persuadé qu’il existe un modèle algérien de
management, où il convient de développer
l’esprit d’appartenance des employés an de
tirer parti au mieux de leurs compétences.
Quel est votre constat de l’économie
algérienne ?
L’économie semble traverser une
période charnière. Malgré le contexte
macroéconomique, Il y a un dynamisme
du secteur privé sans précédent. Nous
accompagnons des projets d’ampleur
qui devraient dénitivement changer le
rapport de l’Algérie avec le monde. Le pays
devrait passer du statut d’énorme marché
n’exportant que des hydrocarbures à celui de
puissance industrielle. Mon discours peut
paraître trop optimiste, mais si les énergies
continuent à être libérées comme à présent,
c’est un scenario très probable.
Votre optimisme ne semble pas être
partagé par la population, n’est-ce pas?
Oui, vous mettez le doigt sur quelque chose
d’important : le décit de communication.
L’accès à l’information économique reste
limité et il est dicile pour l’Algérien de
faire la diérence entre les eets d’annonces
et les réels projets qui vont créer de
l’emploi et de l’expertise en Algérie. Par
exemple, beaucoup pensent que l’industrie
automobile est inaccessible pour notre pays
alors que des acteurs comme celui d’Ival
(Iveco) sont en train d’élaborer des projets
ambitieux en termes d’intégration.
Par ailleurs, la déception de certains
provient d’une impression de manque
d’accès à l’entreprenariat. Sur ce volet, je
pense que les administrations doivent
continuer leurs eorts pour faciliter
l’acte d’entreprendre. Les états d’esprit
d’entrepreneurs doivent aussi être diusés,
rôle que prennent actuellement les
associations patronales comme le FCE.
Vous faites partie du projet Jil’FCE,
pouvez-vous nous en dire plus?
Le projet Jil’FCE vise à créer une
communauté de jeunes entrepreneurs.
Les créateurs de start-up ou de
jeunes entreprises rencontrent les
mêmes dicultés: le nancement, le
positionnement, les débouchés... Se fédérer
nous permettra d’échanger et de mettre sur
la table nos problématiques, nos ambitions,
nos réexions. Je crois aussi beaucoup en
la motivation par l’exemple. En étant au
contact de grands capitaines d’industrie,
les jeunes entrepreneurs estiment que c’est
possible.
L’actualité de votre cabinet est marquée
par les travaux sur le label Bassma
Djazairia. Pouvez-vous nous en parler?
Oui, le FCE nous a coné l’étude pour la
mise en place de ce label qui va garantir
l’origine locale des produits. Le label
s’assimile à une marque d’initiative privée
qui permettra aux consommateurs qui
souhaitent consommer local (pour créer
de l’emploi et favoriser l’économie locale)
de repérer les produits dont l’essentiel de
la valeur ajoutée est algérienne. J’espère de
tout cœur que cette initiative soit un succès
mais l’intérêt pour le label semble déjà au
rendez-vous.
Pour conclure, pensez-vous que l’Algérie
pourrait un jour exporter de manière
conséquente?
En fait, il existe déjà certaines entreprises
capables d’exporter. L’enjeu aujourd’hui est
de constituer ou reconstituer les circuits
d’exportation. Certains produits algériens
sont déjà compétitifs en termes de rapport
qualité/prix, il sut que les opérateurs
mettent en contact producteurs et
importateurs dans les pays cibles.
En ce qui concerne les autres entreprises,
le développement de la culture de l’export
va prendre du temps mais c’est possible. En
Allemagne par exemple, très rapidement, les
PME, même petites, exportent, il n’y a pas
de barrières psychologiques. C’est un état
d’esprit à développer chez nous.